this is my life. « Pour toi, je suis l’ignorante roturière. »

Au fin fond de la campagne, une jeune femme fougueuse de la vie, répondant au nom de Cassiopée y demeurait. Jeune paysanne aux pieds souillés de boue, fermière de cette zone rurale précaire, notre jeune héroïne représentait pour Isabeau, son père, un espoir pour lui. En effet, Cassiopeia vint au monde un soir d’hiver, où la bise fut si glaciale qu’elle emporta avec elle, Eun Shi, la mère de Cassiopeia. Veuf et nouveau père à la fois, Isabeau dû faire face à la cruauté de la vie : élever son enfant seul et dans une précarité alarmante. Fille du maire du village, Cassiopeia devint une jeune femme cruellement belle, à l’image de sa mère. Elle jouit cependant d’une beauté exotique en raison de son métissage anglo-coréen. Depuis son plus jeune âge, notre eurasienne s’est toujours montré farouche et entêtée : elle savait ce qu’elle voulait. Ce désir d’émancipation fut tellement fort, que malgré l’appréhension de son paternel, ce dernier accepta de l’envoyer à Tourism School. Ne voulant pas gâcher le potentiel intellectuel de sa fille par simple inquiétude, il accepta de la laisser s’en aller vivre loin de lui afin qu’elle puisse d’épanouir professionnellement, et lui permettre d’obtenir un diplôme lui garantissant une vie stable : chose qu’il n’a pu lui donner à sa naissance et durant son enfance.

Je ne parvins pas à me souvenir pourquoi j’étais ici. Ni même à discerner les raisons qui m’ont poussé à venir. Je me souviens encore de notre première rencontre. Je ne savais pas encore que je l’aimais. En y repensant, je ne comprend pas comment j’ai pu tomber amoureuse d’un singe pareil. Il a tout les défauts qui m’horripile : prétentieux, sûr de lui, orgueilleux et surtout il détient un humour tellement lourd, que ça en mérite des baffes. Oh oui, je le détestais. Et pourtant, je ne suis pas née de la dernière pluie pour savoir que la haine est un chemin qui traverse celui de l’amour. Quelle idiote. Il m’a offert le monde, oui. C’est en me faisant apparaître un arc-en-ciel qu’il a volé mon cœur.

Je n’étais qu’une simple nouvelle arrivante dans cette école de tourisme. Qui dit nouvelle, dit présentation des professeurs, des élèves et patati et patata. Les genres de protocoles qui me lassent plus qu’autre chose, mais soit. L’élève parrain, c’était lui. Vous savez, celui qui prend soin de vous intégrer dans l’établissement. Je n’aurais pas rêvé mieux, vraiment. Ironie quand tu nous tiens, j’étais blasée. Il parlait, parlait, parlait et tout ça pour me dire quoi ? Qu’en raison de ma condition de « pauvre », il se devait de me montrer la « voie de la connaissance » car je n’avais pas « eu l’occasion de connaître les principes d’une économie de marché » donc pas l’intellect pour « comprendre l’enseignement savant de notre établissement ». En bref, j’étais l’ignorante roturière ? Littéralement choquée, je me suis retournée pour m’en aller loin de son visage de rustre, de primaire. Et il me suivait, se perdant en excuse, balbutiant des prétextes qui l’enfonçait encore plus à chaque mot prononcé.

Je le haïssais. Et mes colocataires en avaient conscience. Je peux dire qu’ils étaient mes amis, puisqu’ils m’écoutaient sans jamais se plaindre de ma haine envers ce gerbe microbien. Sous leur regard plus que subjectif, je n’avais pas conscience que ma hantise envers lui me gouvernait déjà. Je l’aime, mais je me refuse de l’avouer. Ô oui, je le déteste, pour le meilleur et surtout pour le pire.