this is my life.On pourrait croire que l'histoire de Kyung Boo est fausse et qu'elle ne se passe que dans les livres ou les films – que c'est une histoire certes horrible, mais montée de toutes pièces – eh bien non. Elle est réelle, et elle n'a rien à voir avec des contes de fées.
Le jour de sa naissance fut un jour particulièrement désastreux pour sa famille. Sa mère, que l'on croyait stérile, était tombée enceinte sept mois plus tôt et avait eu la chance de porter en elle non pas un mais deux enfants. Des faux jumeaux. Toutefois, le corps de la future mère ayant tout de même du mal à supporter deux enfants qui n'avaient de cesse que de marteler son petit ventre, fut transportée d'urgence à l'hôpital le plus proche au bout de sept mois. Un malheur était arrivé et, inexplicablement, l'un des deux enfants était décédé dans son ventre. Pratiquant ce que l'on appelle une césarienne, on lui retira l'enfant mort ainsi que le seul survivant qui fut immédiatement placé en couveuse avec peu de chances de survies. Bien évidemment, le petit garçon fort survécu pour le plus grand soulagement de ses parents – quoi que sa mère fut mentalement détruite de la perte de sa petite fille, n'y comprenant rien. Elle possédait une hygiène de vie irréprochable, mangeait sainement, ne fumait ou ne buvait pas et n'avait reçu aucuns coups qui pourrait justifier la perte de cet enfant. Et ce fut comme un miraculé que l'on présenta Kyung Boo au monde. Il était maigre, frêle, tout petit – mais il était en vie et c'était tout ce qui importait. Malgré les interdictions du docteur, sa mère se levait tous les jours pour aller le voir à la couveuse au milieu d'un tant d'autres bébés qu'elle trouvait bien laids à côté du sien. Chérissant cet enfant miraculé, cet enfant béni auquel elle prédisait d'avance un magnifique parcours de vie.

Elle ignorait profondément à quel point elle avait tord.

À une semaine de ses quatre ans, le jeune garçon vit sa vie prendre un tournant considérable. Changeant sa perpétuelle bonne humeur et sa joie de vivre, son éternel sourire et sa petite voix fluette qui en avait déjà fais craquer plus d'une. Il sortait tranquillement de l'école, sac sur le dos, et s'apprêtait à parcourir les quelques mètres qui séparaient son école de sa maison quand, au seul tournant de rue qu'il avait a effectuer, un vieillard dont l'âge devait égaler la quarantaine posa sa main sur sa bouche et le traina de force avec lui jusque dans sa voiture. Deux jours plus tard il fut déclaré que le jeune Yang Kyung Boo avait été enlevé. La mère du jeune enfant était complètement désespérée, passant ses nuits au commissariat de police dans l'espoir qu'un jour un témoin vienne lui dire qu'il avait vu son enfant, qu'il s'était trompé de chemin ... ou n'importe quel autre prétexte. N'importe quoi lui aurait suffi tant qu'elle savait son enfant en vie, mais tout au fond d'elle, elle avait ce sentiment de mère qui lui indiquait qu'il était bel et bien arrivé quelque chose de malencontreux à son seul et unique enfant, le seul survivant, qui ne survivrait finalement pas tant que cela ...
En effet, le petit garçon s'était retrouvé enfermé dans une sombre cave n'excédant guère les 3m², sombre et humide, ayant pour seule compagnie un lit délabré dont les ressorts du matelas lui entraient dans le dos dès qu'il souhaitait se reposer. Et c'était bien sûr sans compter sur les rats et souris qui venaient régulièrement lui dire bonjour, avec son ravisseur. Qui il était, à quoi il ressemblait ... il n'en savait rien. Ce qu'il avait rapidement pris conscience, en revanche, ce fut le fait qu'il n'avait vu en Kyung Boo qu'un petit enfant extrêmement attirant et qui pourrait lui servir d'objet sexuel. Tout à fait. A quatre ans, voilà que le dernier survivant des Yang se retrouvait violé par un homme dans une cave sombre où, plus jamais, il ne revit la lumière du jour. Cela va sans dire qu'il perdit rapidement la tête dans ce lieu trop morbide, trop dur, trop horrible pour sa petite âme innocente. Lui ne bénéficiait pas du syndrome Peter Pan, rester enfant n'était pas son truc, il fut forcé de grandir et murir beaucoup plus rapidement que les autres. Par chance, il était doté d'une certaine intelligence qui lui permit de se faire rapidement détacher. Il fut séquestrer pendant près de quatorze ans, et ce fut au bout de trois ans qu'il parvint à faire avaler à son ravisseur qu'il aimait cela et qu'il n'attendait que cela, jouant les pseudos-prostitués pour pouvoir marcher librement alors que dans son fort intérieur, il redoutait tant ces moments. Une "voix" lui disait de faire cela, de jouer le jeu et de passer ces terribles instants car, de toutes évidences, qu'il fasse semblant d'aimer ou pas, le résultat était le même ... Ce fut ainsi que son dédoublement de personnalité commença. Oh, ce n'était pas bien grave au début, bien entendu. Il se contentait juste de suivre cette petite voix qu'il prenait pour son instinct de survie. Jusqu'à ce qu'une seconde fasse son interruption un peu plus tard - celle-ci bien moins rusée que la première, elle ne songeait qu'à manger et s'excitait pour un rien à propos de tout et n'importe quoi, capable de courir après une souris pour la caresser et la garder près de lui, jouant les petits garçons effarouchés dès que l'homme refaisait surface afin d'exécuter ce qu'il faisait depuis des années. Ce fut la dernière voix qui lui parlait, elle prenait un ton plus fluet, plus enfantin. Et afin de se repérer parmi les deux voix qui n'avaient de cesse que de lui murmurer des choses à l'oreille, il leur donna un prénom chacun. Lenwë pour la personnalité qu'il qualifiait de "gourmande" et Ilya pour le plus rusé des trois - soit dit en passant, il désapprouva fortement ce prénom. Et c'est ainsi que, un jour, ces "voix" ne se contentèrent plus de lui ordonner des choses à l'oreille, prenant complètement possession de son corps et effectuant ce qu'ils avaient bien envie de faire jusqu'à ce que, finalement, la plus rusée des trois et la plus sanguinaire vint à complètement assassiner son propre ravisseur, libérant ainsi le jeune Kyung Boo. Il avait maintenant dix-huit ans et vécu dans cette maison pendant une année complète avant de se diriger de nouveau vers la ville, à Séoul où il réussit à trouver un logement délabré avant de parvenir à se faire embaucher dans une boutique de fleurs. les premiers mois furent laborieux, mais maintenant il vit très bien. N'achetant pas tout ce qui est technologique puisqu'il n'y connait rien, se contentant uniquement de payer ses factures et sa nourriture ...